Ateliers Lambesc

Le débordement


Danse forum
Comptes-ren­dus des ate­liers
Lam­besc

!!Débor­de­ment – 17 février 2007

Nous avons pris le tau­reau par les cornes : de l’attention à nos
sen­sa­tions par rap­port à nous-mêmes, nous sommes allés à l’attention
à nos sen­sa­tions par rap­port au groupe.

C’est ain­si la deuxième fois que nous avons posé un thème pour la
mise en route avant de la com­men­cer : la rela­tion au groupe.

Comme nous avons en pre­mier lon­gue­ment par­lé de ce thème et de sa
per­ti­nence en danse forum, il a été dif­fi­cile pour cha­cun de se
relier à ses sen­sa­tions de suite. Le men­tal car­bu­rait…

Nous avons aus­si ques­tion­né le fait de pro­non­cer à voix haute la
sen­sa­tion émer­geante. Cer­taines fois, cela apporte à tous, d’autres
fois, cela dérange. Le mieux est peut-être de lais­ser libre cha­cun
de dire ou non sa sen­sa­tion, d’en éva­luer le besoin et la per­ti­nence
pour soi et pour le groupe (fina­le­ment, ce que nous avons tou­jours
fait).

Dans la deuxième par­tie de la mise en route, l’exercice qui a été
choi­si est celui de don­ner tout son poids à l’autre et de voir ce qui
se passe. Cer­tains ont été sur­pris de la mise en mou­ve­ment qui s’est
amor­cée de suite, et de la détente que cela pro­cure de rece­voir un
poids qui se donne.

La volon­té s’est faite sen­tir para­site, le poids deve­nant de suite
déran­geant. C’est dans la non-volon­té et l’attention aux sen­sa­tions
que le poids don­né pou­vait être le mieux accueilli.

Don­ner son poids à une per­sonne s’est avé­ré plus facile qu’à
plu­sieurs don­nant leur poids ensemble.

Le thème pour le forum a été : une per­sonne dérange le groupe où elle
se trouve. Que se passe-t-il ?

Dans notre pre­mier essai, le groupe était consti­tué de per­sonnes se
tou­chant. La per­sonne déran­geante s’est mise tour à tour à tirer
vers elle cer­taines per­sonnes du groupe, les a fait tous tom­ber, en a
iso­lé cer­tains.

Du public, nous avions plu­tôt l’impression qu’elle dyna­mi­sait le
groupe. Du côté du groupe aus­si, il se sen­tait agréa­ble­ment
mobi­li­sé, sauf lorsqu’elle a réus­si à iso­ler cer­tains membres. La
réac­tion a été immé­diate : se regrou­per et deve­nir com­pact.

Dans notre deuxième essai, nous sommes par­tis assis en étoile, nos
pieds se tou­chant. Bou­ger nos pieds ne nous a pas déran­gés, mais
quand elle a vou­lu mon­ter sur nos genoux, la per­tur­ba­tion a fait que
le groupe s’est res­ser­ré, se pro­té­geant en deve­nant soli­daire les uns
des autres. La remarque a été faite que pour mon­ter sur nos genoux,
cette per­sonne n’était pas dans ses sen­sa­tions, sinon elle aurait
sen­ti que cela ne conve­nait à per­sonne. J’ai fait la réflexion que
pour être per­tur­ba­teur, il fal­lait être dans la volon­té et non dans
le sen­ti. Ce serait à véri­fier.

En der­nier, nous nous sommes essayés à la per­tur­ba­tion posi­tive. Nous
nous tenions tous les mains, fai­sant un nœud inex­tri­cable, et cette
fois nous n’avons pas déci­dé qui serait per­tur­ba­teur. Nous avons
bou­gé len­te­ment, tous dans la sen­sa­tion, ne sachant pas ce qui allait
adve­nir de ce sac de nœuds. Dans la posi­tion où j’étais, il m’était
impos­sible de gar­der les deux mains en contact avec d’autres mains,
aus­si ai-je lâché une main. Cela a ouvert la chaîne, qui s’est
dénouée sans dif­fi­cul­té, libé­rant cha­cun tout en lui per­met­tant de
res­ter relié au groupe.

Le bilan a été très riche, mal­gré le fait que nous n’ayons cette fois
pas de video à voir.

Nos vécus sont remon­tés à la sur­face.

Lorsque par exemple le retrait du groupe est pris par les autres
comme de l’arrogance alors qu’il est sus­ci­té par la peur du juge­ment.
Il a été sou­li­gné que le retrait peut être aus­si une façon d’attirer
l’attention et de deman­der la prise en charge du groupe.

Aller trop au devant des autres par peur du rejet, débor­der en
éner­gie et en espace, aller vers la dis­per­sion [pour se
démul­ti­plier ?] par peur de ne pas être vu, consi­dé­ré.

Super­fi­cia­li­té de cer­tains liens cultu­rels, fausse accep­ta­tion, sans
enga­ge­ment réel.

Bref, un thème que nous n’avons fait qu’effleurer, tel­le­ment il est riche !

Andréine Bel

Article créé le 16/02/2020

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